Gestion des collections
Les coulisses de la gestion des collections, de l’inventaire à la conservation préventive
INVENTAIRE & RÉCOLEMENT
INVENTAIRE
L’inventaire est le registre sur lequel sont inscrites les œuvres acquises par le musée
Les acquisitions comprennent les achats, dons ou legs. Chacune des œuvres doit être inscrite sur un registre d’inventaire avec les mentions descriptives et analytiques : titre, auteur, technique, dimensions, matériaux, datation, date d’entrée au musée, nom du vendeur ou donateur, prix, etc.
Le registre de l’inventaire constitue le livre de référence du musée et garantit son patrimoine. Les campagnes de vérification des objets présents dans le musée, c’est-à-dire le récolement, s’appuient sur l’inventaire.
L’inventaire est une obligation prévue par le code du patrimoine depuis 2002.
Loi du 4 janvier 2002 relative aux Musées de France
Les collections des Musées de France font l’objet d’une inscription sur un inventaire. Il est procédé à leur récolement tous les dix ans
Ce travail, long et méticuleux, consiste à renseigner pour chaque oeuvre :
- sa localisation ;
- son descriptif ;
- son numéro (et si elle n’en a pas, en attribuer un rétrospectif et marquer l’œuvre sur une zone non visible) ;
- son état de conservation ;
- une photographie de travail.
Pour les éventuels biens manquants, une plainte est déposée auprès du commissariat de police à l’issue de chaque campagne de récolement.
RÉCOLEMENT
Le récolement permet de dresser un état des lieux sur la collection d’un musée
Du latin recolere (pratiquer de nouveau), le récolement est l’opération qui consiste à rendre compte du nombre, de la localisation et de l’état de conservation de toutes les œuvres qui forment la collection.
Un plan de récolement décennal planifie les différentes campagnes prévues, par lieu ou par domaine de collection. Chaque campagne, composée de fiches de récolement par objet, génère un procès-verbal. Ce document garantit l’état de la collection ainsi que les problèmes constatés (objets manquants, dégradation…). En cas d’absence d’un objet, le responsable des collections établit un dépôt de plainte.
Une cartographie des collections
L’opération de récolement consiste à vérifier, sur pièce et sur place, à partir d’un bien et/ou de son numéro d’inventaire :
- la présence du bien dans les collections ;
- sa localisation ;
- son état ;
- son marquage ;
- la conformité de l’inscription à l’inventaire avec le bien ainsi que, le cas échéant, avec les différentes sources documentaires, archives, dossiers d’œuvres, catalogues.
Le récolement fait partie des missions non visibles mais fondamentales des musées, lieux de recherche et de conservation du patrimoine tout autant que lieux de délectation.
BASES DE DONNÉES
La base de données est un outil indispensable de la gestion quotidienne des collections
L’inventaire est dressé à partir de la base de données informatisée du musée, au lieu et place des anciens catalogues. Le Musée du château dispose du progiciel Actimuséo depuis 2004.
La base documentaire consigne toutes les informations liées à l’objet dans le respect des normes définies par le Service des Musées de France du Ministère de la Culture.
Enrichie de plus de 7000 fiches d’inventaire, elle est complétée par de nouvelles fiches d’œuvres, ou, pour d’autres, affinées. Pour chaque objet, la base documentaire informatique associe une fiche multimédia et une fiche de récolement. Une liste complète des œuvres présentes dans la collection est ensuite dressée.
RÉSERVES
Le Musée du château dispose de plusieurs lieux de réserves, au sein du château et dans des locaux municipaux
Les réserves situées au dernier niveau du musée, anciennement logement du personnel, ont une surface de 180 m², dont 90 m² sont utilisables pour l’entreposage d’objets. Les réserves ne sont pas visitables.
D’autres lieux de stockages extérieurs offrent un complément, notamment pour les objets d’étude archéologiques, pris en charge par le groupe archéologique de l’association des Amis du château et du musée de Dourdan.
COLLECTIONS ARCHÉOLOGIQUES
DÉPÔTS & RÉSERVES
Les collections archéologiques sont alimentées par les fouilles archéologiques dans la ville de Dourdan et des environs
D’abord menées par Joseph Guyot à la fin du XIXe siècle, elles ont été reprises dans les années 1970 par des bénévoles, avec un essor particulier dans les années 1980 et 1990 grâce à l’Afan. Depuis les années 2000, seul l’Inrap intervient sur la commune.
Les collections archéologiques comportent plusieurs inconnues, principalement le nombre d’objets et/ou de lots, leur statut et leur appartenance. Les lieux de conservation sont multiples. Les objets de collections sont stockés dans les réserves du musée et les objets d’études dans plusieurs réserves externes, c’est-à-dire hors du château, dans la ville.
Les objets de collection exposés dans le musée jusqu’en 2013 ont été inventoriés, numérisés et récolés
L’étape suivante est de procéder à l’inventaire complet des lots archéologiques de toutes les réserves. Dans l’ordre d’importance numérique, les collections archéologiques sont essentiellement composées de :
- céramique médiévale (XIIIe et XIVe siècles) ;
- céramique gallo-romaine (du Ier au IVe siècles) ;
- matériel lithique (néolithique et protohistorique) ;
- matériel métallique (monnaies et échantillons) ;
- matériel osseux (objets et ossements).
ÉTUDES & RECHERCHES
Le Groupe archéologique de l’association des Amis du château et du musée de Dourdan est actif depuis la création de l’association en 1966
Il a réalisé diverses fouilles de sauvetage urgent à Dourdan et dans sa périphérie. Les principaux sites de fouille archéologique :
- L’Ariscotel : urnes funéraires gallo-romaines
- Château : fossés et salles dites du duc de Berry
- Saint-Evroult : four de potier gallo-romain
- Roinville : atelier de potier carolingien
- Le Mâdre : ateliers de potiers médiévaux
- Rue Minot : cave gallo-romaine et voirie
- Auberge du château : ateliers de potiers médiévaux et habitat gallo-romain
- Ancienne gendarmerie : four de potier gallo-romain
- Rue Michel : site moderne (XVIe siècle)
Le groupe poursuit les missions de post-fouille par l’exploitation des données et la diffusion des résultats :
- nettoyer, inventorier et classer le mobilier mis au jour
- mettre en dépôt le mobilier traité dans les réserves du Musée du château
- effectuer l’étude archéologique à partir de ce mobilier et de la documentation
- diffuser les résultats à travers des expositions et des publications