Architecture
Une architecture contemporaine au sein d’un monument historique
LE SECTEUR NORD-OUEST DU CHÂTEAU FORT
Une implantation à l’emplacement du logis médiéval dit “long des dix espasses”
Un grand logis médiéval s’élevait à l’emplacement même du futur bâtiment d’extension du musée. De la tour d’angle donnant rue de Chartres jusqu’au donjon, ce corps de bâtiment “long de dix espasses”, comprenant deux étages et des combles, était accolé à la courtine. La distribution intérieure comprenait du côté du donjon une cuisine ouvrant vers un escalier. De l’autre côté, le rez-de-chaussée était occupé par des écuries, aménagées par le duc de Guise. Un escalier en vis permettait l’accès aux étages supérieurs.
Les vestiges du puits médiéval
L’ancien puits du logis “long des dix espasses”, a été mis au jour lors du diagnostic archéologique de janvier 2018. Construit en pierre de taille, le puits, au large diamètre, a une profondeur de 8 mètres. Il disposait auparavant d’une margelle aujourd’hui disparue, des pierres saillantes formant des degrés le long de ses parois.
Le puits médiéval sera désormais placé dans la salle d’accueil. Protégé par un sol vitré et mise en lumière, les visiteurs pourront apprécier ce vestige de l’ancien corps de logis.
UN NOUVEAU BÂTIMENT D’EXTENSION
Une mise en valeur du patrimoine architectural
La proposition architecturale du cabinet d’architectes est de restituer une unité patrimoniale pour donner une meilleure lisibilité aux visiteurs. Dès l’entrée dans le château, le bâtiment d’accueil guide le regard, invitant le public à progresser vers les espaces patrimoniaux.
Situé à l’emplacement d’un ancien logis médiéval, l’extension occupe une position stratégique, car il met à nouveau en relations les différents éléments, donjon et remparts. Bâtiment à un seul niveau, la toiture en zinc couleur cuivre ne dépasse pas l’élévation de la courtine et en souligne toute l’horizontalité.
Les architectes se sont inspirés des exemples de Souto de Moura-House à Moledo (1998) ou la maison des pêcheurs de Buzzi Spinelli, pour restituer le mur de rempart et l’importance de la muraille médiévale. Le rempart est ainsi pleinement intégré dans le projet architectural. Traversant le hall d’accueil, le regard du visiteur se pose soudainement sur l’imposant mur de courtine.
Un bâtiment réversible en bois et verre
Un matériau structurant
Conçu comme bâtiment d’appel, point de départ d’un fil conducteur de visite, le nouveau bâtiment est principalement construit en bois. Ce matériau structure l’ensemble du projet et offre une unité architecturale et muséographique de tous les espaces, nouveau bâtiment et logis de Joseph Guyot.
L’architecture contemporaine du bâtiment propose une réinterprétation d’un matériau traditionnel, dont témoigne le patrimoine local comme l’ancienne halle médiévale face au château.
Soja architecture cite nombre de références de projet de valorisation patrimoniale utilisant le matériau du bois conjugué avec des surfaces en verres :
- Museum Gösta à Mântta en Finlande par Selarchius Pegenaute
- Lac du lit du roi par Régis Roudil
- Atelier d’artiste à Düsseldorf par Herzog et De Meuron
Un bâtiment léger et réversible
L’emploi de ce matériau permet une construction légère et réversible, rendue obligatoire pour la préservation du sol archéologique. Le nouveau bâtiment surélevé, repose sur des pieux vissés métalliques reliés par un réseau de longrines métalliques. Cette structure est placée dans un sol excavé jusqu’à l’altimétrie de 107.3 NGF.
Un bâtiment “observatoire”
L’implantation et l’architecture du nouveau bâtiment agit comme révélateur du patrimoine existant : le château fort et ses transformations successives, le logis de Joseph Guyot, la cour et l’espace public.
Le bâtiment propose un observatoire du patrimoine. Les façades vitrées font effet de transparence et laisse place à la découverte visuelle depuis l’intérieur. Les salles conférence/espace pédagogique sont disposées face au donjon et permettent de mettre en relation l’observation avec les informations recueillies.